Interview alumni : Audrey Chef, directrice d'une résidence pour personnes âgées

Interview alumni : Audrey Chef, directrice d'une résidence pour personnes âgées

Découvrez l'interview d'Audrey Chef, directrice d'une résidence pour personnes âgées, qui nous plonge dans son quotidien dédié au bien-être des résidents et à la gestion de son équipe. Avec une base académique en droit, Audrey a suivi un parcours atypique et diversifié, ponctué de défis et d’apprentissages continus ! 

Pour commencer, pouvez-vous me parler de votre métier et de vos missions ? 

Je dirige une résidence pour personnes âgées. Nous n’avons pas le statut EPHAD, c’est un statut de résidence service. Mon rôle en tant que directrice englobe la gestion des équipes et des budgets, le recrutement et l’acquisition de nouveaux résidents, ainsi que l’assurance d’une gestion quotidienne fluide au sein de la résidence. Je suis un peu comme le "maire du village", où les résidents représentent les citoyens et le personnel, les membres de la communauté municipale.

Comment se déroule une semaine type dans votre métier ?

Une semaine type dans mon rôle n'est pas strictement définie. Mon emploi du temps comporte des imprévus inhérents à ma position. Une part significative de mes responsabilités concerne la rencontre et l'interaction avec différentes parties, que ce soit le personnel, les familles des résidents, ou d’autres partenaires et collègues professionnels.

Aussi, la gestion administrative joue un grand rôle dans mon quotidien. Elle englobe divers aspects tels que le droit social et les domaines médico-sociaux. Actuellement, par exemple, je suis en processus de mise à jour de tous les documents annuels nécessaires. Bien que cette partie soit fastidieuse, elle est essentielle et constitue une composante significative de mes fonctions, en parallèle des interactions et rencontres continues avec différentes parties prenantes.

Quelles qualités sont essentielles pour exceller dans votre position ?

La patience s'avère cruciale dans ce rôle, ainsi qu'une affinité pour les relations humaines, particulièrement avec les personnes âgées. Il est vital de se sentir confortable et d'être empathique envers notre public cible. Personnellement, bien que je n’étais pas initialement à l'aise avec les personnes âgées, cette aptitude s'est développée et révélée avec le temps, devenant une révélation surprenante de ma carrière. Il est également important de surmonter la timidité ; même si cela peut sembler un défi au début, il est possible d'évoluer et de s'améliorer dans ce domaine. Il est essentiel de ne pas se limiter et de rester ouvert aux possibilités de croissance et d'adaptation, en enrichissant constamment nos compétences en communication et en relations humaines.

Qu'est-ce qui vous passionne le plus dans votre profession ?

Ce qui me passionne et me satisfait le plus dans mon métier, c'est le contact humain. Établir des relations, interagir et aider les résidents au quotidien enrichissent l’expérience professionnelle, rendant chaque journée unique et significative.

Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans votre profession ?

Les défis sont multiples dans ce métier. L'un des aspects cruciaux est de maintenir la cohésion de l’équipe tout en veillant constamment au bien-être des résidents, en assurant les bonnes pratiques professionnelles et en respectant les valeurs de notre structure. Assurer cet équilibre demande une attention et une diligence constantes.

Sur le plan administratif, le maintien des agréments est un défi récurrent. Nous devons régulièrement fournir une variété de justificatifs et respecter différentes échéances, afin de maintenir les standards et les approbations nécessaires pour le fonctionnement de la résidence. Chaque année, ce processus représente un challenge considérable, nécessitant organisation et précision.

Quel a été votre parcours académique et professionnel pour occuper votre poste actuel ?

Mon parcours académique a commencé par des études en droit à l'Université de Perpignan, où j’ai obtenu ma licence. Initialement, je m'étais orientée vers une carrière d’avocate, me spécialisant en droit du travail et des affaires. J'ai continué avec un master à Montpellier, suivi d’une tentative d'entrée à l'école d'avocats, sans succès lors de ma première tentative.

Face à l’incertitude et la peur de l’échec lors de ma deuxième tentative, j’ai décidé d’explorer d’autres avenues professionnelles. J'ai envoyé mon CV à diverses entreprises de tailles  moyennes de la région, capables, selon mon estimation, de financer un poste de juriste en entreprise. Mon objectif, à ce moment-là, était de concilier cette opportunité avec une thèse en convention CIFRE, une stratégie visant à faciliter mon entrée à l'école d'avocats sans passer l’examen, grâce à une passerelle accessible aux docteurs en droit.

Une entreprise, celle que je dirige aujourd’hui, a montré de l’intérêt pour mon projet. Malgré le fait que je n’aie pas réussi à entrer à l’école d’avocats ni poursuivi la réalisation d'une thèse, j’ai progressé au sein de cette entreprise, j'ai gravi les échelons, et aujourd’hui, j'occupe le poste de directrice générale.

Pour finir, quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui aspirent à une carrière similaire à la vôtre ?


Je conseillerais aux jeunes de rester ouverts et flexibles dans leurs choix de carrière. Il est essentiel de ne pas se limiter à une seule voie et d'être prêt à explorer diverses opportunités qui se présentent. Dans le domaine médico-social, bien qu’il y ait des exigences de diplômes spécifiques, il existe différentes façons d’accéder aux postes désirés. Par exemple, j’ai moi-même validé une VAE (Validation des Acquis de l'Expérience) pour obtenir le CAFDES, un diplôme essentiel pour diriger des structures comme la nôtre.

La formation initiale ne définit pas strictement votre parcours professionnel. Ayant une formation en droit, je peux témoigner que différentes formations peuvent ouvrir une multitude de portes, pourvu que l’on soit bien guidé et que l’on rencontre les bonnes personnes au cours de notre parcours. Il ne s’agit pas de piston, mais plutôt de réseautage et d’exploration des différentes possibilités qui s’offrent à vous.

Enfin, il est toujours bénéfique de rester réceptif à la formation continue, et de ne pas hésiter à retourner en formation si nécessaire pour accéder aux postes que vous convoitez. Ne vous enfermez pas derrière des barrières auto-imposées, et soyez prêt à embrasser les opportunités qui viennent à vous.


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