Interview alumni : Albert ESTEVE, directeur d'agence immobilière

Interview alumni : Albert ESTEVE, directeur d'agence immobilière

Découvrez l'interview de Albert Esteve, une figure emblématique du monde immobilier en Andorre. Avec un parcours professionnel riche et diversifié, Albert nous emmène à travers son voyage, du monde de la cosmétique à la politique, avant de s'ancrer fermement dans l'immobilier. Son expérience, marquée par des défis constants et une évolution permanente, est une source d'inspiration et offre de précieux conseils pour ceux qui souhaitent suivre une voie similaire. Explorez les profondeurs de ses expériences, découvrez les challenges quotidiens du domaine immobilier et immergez-vous dans la sagesse qu'il partage à travers son récit captivant.

Pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre métier ?


Je m'appelle Albert Esteve, résidant en Principauté d'Andorre, où je développe ma profession d’agent immobilier. Mon domaine d'activité est assez diversifié. D'une part, je m’occupe de transactions immobilières classiques, telles que la vente et la location de biens. D'autre part, je gère des communautés de propriétaires, m'assurant du bon fonctionnement et de la gestion efficace des biens communs. De plus, je supervise la gestion du patrimoine immobilier de différents clients. Cela implique de trouver des locataires pour des propriétés, qu'il s'agisse d’appartements, de villas ou d'immeubles entiers, et de gérer ensuite ces locations pour le compte des propriétaires.

Pouvez-vous nous éclairer sur votre parcours professionnel, qui est plutôt atypique me semble-t-il ? 


Effectivement, mon parcours est assez singulier. J'ai débuté ma carrière dans le domaine de la cosmétique chez Henry Colomer, une entreprise ultérieurement absorbée par la multinationale Revlon. Henry Colomer était principalement dédiée à la production de produits tels que les shampoings et les après-shampoings, surtout professionnels. L’entrée dans le capital du groupe Revlon a introduit la ligne de cosmétique, de laquelle je m'occupais principalement de la production.

Par la suite, je me suis orienté vers le secteur de l'automobile et de la moto, en Andorre et en Espagne, me spécialisant particulièrement dans les produits pour la compétition automobile et les accessoires pour motards.

J'ai ensuite rejoint une entreprise familiale spécialisée dans le transport, basée principalement en Andorre, où je me suis consacré aux finances, à la comptabilité et à l'administration.

Un tournant inattendu dans mon parcours a été ma nomination en tant que ministre de la Culture par le gouvernement d'Andorre de 2011 à 2015. Malgré mes antécédents principalement financiers et entrepreneuriaux, j'ai accepté ce rôle, voyant cela comme une opportunité unique et précieuse malgré les défis économiques liés à la crise de l’époque.

Actuellement, je suis revenu au secteur immobilier, où je dirige une entreprise en tant que directeur. Mon parcours atypique, bien que parsemé de diverses expériences et transitions, m'a façonné et enrichi professionnellement, chacune des étapes ayant contribué à bâtir la perspective que j’apporte aujourd'hui dans mon rôle actuel.

Quel a été votre ressenti personnel en tant que ministre exécutif, et comment avez-vous vécu cette expérience ?


Mon expérience en tant que ministre a été, en toute sincérité, à la fois merveilleuse et difficile. Occuper une position de responsabilité politique est temporaire et formidable, mais également éprouvant à un niveau personnel. Chaque décision prise était sous le feu des projecteurs, sujet de discussions dans les médias, et souvent objet de critiques.

Je ne me considérais pas comme un politicien professionnel, ce qui rendait la pression et les critiques parfois difficiles à gérer. Cependant, je me suis dédié à ce rôle avec tout ce que j’avais, en m'efforçant constamment de faire de mon mieux pour répondre aux attentes et aux besoins de la population.

Cette expérience a été enrichissante et honorable, bien que courte. Elle m'a offert une perspective précieuse et m’a permis d'apporter ma contribution, tout en ressentant la pression et les défis associés à la vie politique.

Pourquoi après cette expérience, avez-vous décidé de poursuivre une carrière dans l’immobilier ?

L'immobilier est un domaine que j’ai choisi principalement parce qu’il s’agit d’une entreprise familiale, fondée par mon père. J’ai pris la relève à sa retraite. Ayant grandi en étant constamment entouré par ce métier, il m'était déjà familier et j'avais déjà une certaine connaissance du domaine grâce à des stages et des contributions occasionnelles par le passé. Cette familiarité et l’opportunité de perpétuer l’entreprise familiale ont motivé ma décision de m’investir pleinement dans cette voie.

Quels sont les principaux défis que vous affrontez quotidiennement dans votre domaine ?


Un des défis majeurs que nous rencontrons actuellement en Andorre, et je pense que c’est également le cas dans certaines grandes villes en France et en Espagne, est la difficulté à trouver des locations abordables. Il est devenu extrêmement difficile de trouver des appartements à louer, et beaucoup ont du mal à se permettre un loyer pour un logement décent. Bien que le gouvernement soit en train de prendre des mesures, les solutions viables ne verront probablement pas le jour avant quatre ou cinq ans. Il est vraiment complexe de gérer des situations où les gens doivent consacrer jusqu'à 60% de leurs revenus au loyer, alors que cela ne devrait normalement pas dépasser 30%.

Un autre aspect challengeant est de négocier avec les propriétaires pour trouver des compromis qui permettent aux locataires de vivre décemment, tout en assurant aux propriétaires une rentabilité raisonnable sur leurs biens immobiliers.

Auriez-vous un conseil à donner aux jeunes qui souhaitent poursuivre une carrière similaire à la vôtre ?


L’université et les méthodes d’enseignement ont beaucoup évolué depuis mes années d'études. À l’époque, j'étais satisfait de ce que l'université de Perpignan m'avait apporté, mais il manquait un aspect pratique dans l’apprentissage. C’est pourquoi j’ai choisi une grande école, cherchant à acquérir plus de compétences pratiques et applicables. Il est essentiel de ne pas se limiter à la théorie ; il faut aussi savoir comment appliquer ces connaissances de manière concrète et utile pour un employeur. 

À mon époque, cela représentait un réel défi. Cependant, je pense qu'avec les réformes éducatives récentes, telles que le processus de Bologne, les programmes d'études supérieures ont beaucoup évolué pour inclure une dimension pratique plus significative. 

Mon conseil serait de chercher un équilibre entre les connaissances théoriques et les compétences pratiques, et de s'efforcer d’être toujours adaptable et prêt à apprendre et appliquer de nouvelles compétences.


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