Interview alumni : Margaux TROUGNOU, Agent territorial du patrimoine

Portrait d'une ancienne Étudiante de l’Université Perpignan Via Domitia :
Margaux TROUGNOU
Diplômée en 2017 du Master Gestion, Conservation et Valorisation du Patrimoine Territorial de l’Université Perpignan Via Domitia, est aujourd'hui Agent territorial du patrimoine pour la Commune d'Elne (Pyrénées-Orientales, France).
Voici son parcours inspirant et ses conseils pour les futurs diplômés.
Bonjour Margaux, en quoi consiste votre métier ?
Je travaille pour la commune d’Elne, dans les Pyrénées-Orientales, sur trois sites patrimoniaux : la Maternité Suisse, le Cloître et le Musée Terrus. Mon quotidien est rythmé, entre autres, par l’accueil des visiteurs, la réalisation de visites guidées – souvent en langues étrangères – et l’animation d’ateliers pédagogiques. Je m’adresse à un public très varié : groupes scolaires, touristes étrangers, visiteurs individuels… C’est un véritable plaisir d'échanger avec les germanophones ou les catalanophones, et j’adapte mes visites selon les profils : passionnés d’art roman ou férus d’histoire.
Je participe aussi à la communication (création de vidéos pour le service), et à l’inventaire numérique des collections du musée Terrus, qui compte plus de 1200 pièces. Cela me permet de mieux connaître les œuvres et de proposer des expositions pertinentes, comme celle sur le centenaire du décès de Gustave Fayet. J’adore travailler sur le fonds du musée et organiser un roulement des tableaux selon les saisons (ex. les aquarelles changent tous les 3 mois). En parallèle, je gère ponctuellement les réservations de groupes. Je fais partie d’une équipe de 11 personnes à l’année, renforcée par 3-4 saisonniers l’été.
Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?
La curiosité est essentielle : je me tiens informée de ce qui se fait ailleurs. Il faut aussi beaucoup de patience, surtout avec les scolaires ou les visiteurs âgés parfois peu attentifs. Le discours et la pédagogie sont primordiaux pour transmettre efficacement et embarquer le public. Il faut savoir poser un cadre, notamment lors des visites en catalan. Enfin, il faut être à l’écoute des évolutions du secteur pour moderniser les espaces et valoriser les sites.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?
Ce que j’aime par-dessus tout, c’est l’échange avec les visiteurs venus du monde entier : Australiens, Américains, Polonais… Chaque jour, je fais le point sur ce qui m’a marquée : une discussion enrichissante, une anecdote partagée. Ces rencontres me nourrissent. J’aime aussi rebondir sur leurs visites passées pour leur proposer d’autres découvertes. Mon métier va au-delà de la simple visite : je cherche à éveiller la curiosité, à ouvrir sur d’autres sujets culturels, comme la littérature artistique ou l’affaire des faux Terrus.
Quel est le plus gros challenge que vous rencontrez dans ce métier ?
Rester à jour ! Il faut constamment se former, explorer les réseaux sociaux, s’inspirer des nouveautés en médiation culturelle. J’utilise des outils comme Canva pour créer des supports modernes, et je veille à actualiser mes visites pour qu’elles restent pertinentes et vivantes.
Pourquoi avoir choisi cette voie ? Quel a été votre parcours pour exercer à ce poste aujourd'hui ?
Après un bac S au lycée Pablo Picasso (Perpignan), j’ai suivi une licence en Histoire de l’Art et Archéologie à l’UPVD. C’est une visite du château de Chambord qui m’a donné envie de m’orienter vers le Patrimoine. J’ai poursuivi avec un Master 1 en Histoire, Civilisation et Patrimoine (UPVD), puis un Master 2 en Gestion, Conservation et Valorisation du Patrimoine Territorial, que j’ai effectué aux Îles Baléares (échange avec l’UPVD). Là-bas, j’ai réalisé mon stage à la Fondation Pilar et Joan Miró, où j’ai animé des visites, participé à des ateliers ou encore traduit des documents pour le Service Communication.
À mon retour, j’ai fait un Service Civique au Mémorial du camp de Rivesaltes, avant d’être recrutée à Elne en mai 2018. J’ai été titularisée en janvier 2020 après une année de stage dans la fonction publique. En parallèle, j’ai obtenu une Licence en Langue et Littérature Catalanes, et plus récemment, un DU en Langue des Signes Française, car je souhaite rendre la culture accessible aux publics en situation de handicap.
Pourquoi avoir suivi ces formations à l'UPVD ? Que vous ont-elles apporté ?
Je voulais partir à Montpellier, mais mes parents m’ont dit : « On a une université à Perpignan, alors tu restes ! » Finalement, je ne regrette pas. L’UPVD m’a offert une formation pluridisciplinaire de qualité, avec des échanges enrichissants (avec les professeurs, les intervenants ou encore les doctorants). Le master m’a permis de développer mes compétences en recherche, en langues et de découvrir différentes périodes artistiques. Mon année à l’étranger a été une vraie ouverture d’esprit, tant sur le plan personnel que professionnel.
Un conseil pour les futurs diplômés ?
Apprenez des langues, peu importe votre domaine ! Partez en Erasmus, c’est une expérience unique. Même sans être boursier, des aides existent.
Pour ceux qui visent la fonction publique, passez les concours dès la sortie de vos études, c’est une continuité naturelle.
Et surtout, soyez curieux : ne vous limitez pas aux sorties organisées par votre formation, explorez par vous-mêmes (Tarif réduit étudiant – 25ans, « Pass découvertes en pays catalan », « Pass’Culture-Perpignan » de l’UPVD, « Pass culture » national, Journées Eureopéennes du Patrimoine…)!
Avez-vous eu d’autres expériences en lien avec vos études à l’UPVD ?
Oui, j’ai travaillé chez McDonald’s pendant ma licence pour gagner un peu d’indépendance financière et acquérir des compétences transverses.
J’ai aussi été bénévole dans un festival perpignanais pendant deux ans, le FILAF (Festival International du Livre d’Art et du Film). Cela m’a permis de découvrir les coulisses d’un événement culturel, de contacter des maisons d’édition.
De l’UPVD aux sites patrimoniaux d’Elne, Margaux montre qu’avec passion, curiosité et maîtrise des langues, on peut faire rayonner la culture.
Margaux se tient à votre disposition pour échanger plus en détails via notre plateforme UPVD Alumni.