Interview alumni : Loïc SAUTRON, Responsable construction photovoltaïque
Portrait d'un ancien Étudiant de l’Université Perpignan Via Domitia :
Loïc SAUTRON
Diplômée en 2019 du diplôme d’Ingénieur en énergies renouvelables Sup’EnR de l’Université de Perpignan Via Domitia, est aujourd'hui Responsable construction dans l’entreprise RCOREX Solar International basée à la Réunion.
Voici son parcours inspirant et ses conseils pour les futurs diplômés.
Bonjour Loïc, en quoi consiste votre métier ?
Je travaille dans la construction photovoltaïque pour un groupe français. Mon rôle consiste à piloter les équipes de conception et de construction afin de livrer des projets solaires rentables, sûrs et durables. Mon objectif est clair : aucune erreur, aucun accident, et une qualité irréprochable pour limiter les interventions futures. Je dois maîtriser les délais, la sécurité, la qualité et le budget. C’est un poste de management où je coordonne des profils juniors que je guide au quotidien, tout en étant moi-même encadré par des seniors.
J’ai géré une équipe de 3 personnes : une à Mayotte (en visio et avec des déplacements ponctuels) et deux à La Réunion. Dans le solaire, on travaille en B2B avec des propriétaires de grandes toitures (plus de 500 m²) : commerces, résidences collectives, exploitations agricoles. On signe des projets, on construit les centrales, puis on les exploite pour revendre l’énergie produite.
Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?
L’anticipation est essentielle. Il faut prévoir ce qui pourrait arriver pour mieux gérer les imprévus. C’est un poste de management avec beaucoup d’interactions humaines, donc les soft-skills sont primordiaux. Il faut savoir adapter son discours selon l’interlocuteur : un agriculteur, un fournisseur, un collègue… Ces compétences relationnelles ne s’apprennent pas en cours, mais se développent avec l’expérience, en échangeant avec ses collègues.
Cela fait deux ans que je pilote des équipes. J’ai toujours été ambitieux, donc c’était une suite logique pour moi. Avant, j’étais chef de projet, je gérais les aléas et je réparais les oublis.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?
Aucune journée ne se ressemble. Le rythme est dicté par les aléas. Si tout se passait parfaitement, on n’aurait pas besoin de nous ! Ce que j’aime aussi, c’est la rapidité de concrétisation des projets : une centrale sort de terre entre 18 à 24 mois. C’est très stimulant. Et puis, il y a l’aspect managérial : voir progresser les collaborateurs, accompagner les juniors jusqu’à ce qu’ils deviennent performants, c’est très gratifiant. Quand j’étais étudiant, je pensais que poser des panneaux, c’était juste… poser des panneaux. En réalité, c’est bien plus complexe et passionnant.
Quel est le plus gros challenge que vous rencontrez dans ce métier ?
Garder la tête froide. C’est un métier avec beaucoup d’aléas, donc il faut savoir rester calme.
Par exemple, il y a parfois des tensions entre le service construction et le service exploitation. Ces derniers veulent une centrale parfaite, mais leurs attentes ne sont pas toujours compatibles avec les réalités du chantier. Il faut savoir expliquer, justifier les choix, et garder son sang-froid.
Pourquoi avoir choisi cette voie ? Quel a été votre parcours pour exercer à ce poste aujourd'hui ?
Je suis 100 % réunionnais. J’ai fait un bac S à La Réunion, puis un DUT Génie Civil et Construction Durable à l’Université de La Réunion. Ensuite, une classe prépa ATS, puis j’ai intégré Sup’EnR. J’ai fait des stages dans l’Hexagone, notamment comme poseur de panneaux solaires. Je voulais voir ce qu’il y avait ailleurs, ne pas rester dans le confort de l’île. Mais j’ai toujours eu envie de revenir pour contribuer au développement de mon territoire. SupEnR m’a attiré car c’est une école axée sur les énergies renouvelables, un domaine porteur et plein de sens. J’ai commencé comme chef de projet à Mayotte, puis chez Albioma à La Réunion. En 2021, je suis devenu responsable adjoint construction, et en 2025, responsable chez RCOREX.
Pourquoi avoir suivi ces formations à l'UPVD ? Que vous ont-elles apporté ?
J’ai intégré Sup’EnR via la classe prépa. J’étais dans la première promo. Une anecdote : on avait la clim en classe, et je me suis toujours dit que je voulais avoir un impact avec l’énergie verte ! La formation m’a apporté un bagage théorique solide, grâce aux enseignants-chercheurs du laboratoire PROMES. Côté vie étudiante, le campus est très attractif. Les soirées étudiantes, c’est quelque chose qui manque un peu aux DOM. Grâce à cette formation, j’ai une meilleure compréhension des problématiques techniques en entreprise. Je comprends le fonctionnement des panneaux, ce que d’autres collègues n’ont pas forcément vu en détail. Les stages sont bien intégrés dans le cursus.
Un conseil pour les futurs diplômés ?
Maximisez vos expériences en entreprise. Saisissez toutes les occasions, même les stages optionnels. Cela facilite l’intégration dans le monde pro et développe votre réseau. Et surtout, osez ! Relancer un recruteur, c’est autorisé. Utilisez tous les canaux pour montrer votre motivation.
Avez-vous eu d’autres expériences en lien avec vos études à l’UPVD ?
Oui, j’ai été engagé dans les associations Mexi’sol et Humani’sol. On a monté un projet d’installation de panneaux solaires dans une école en Tunisie. On organisait des concours, des soirées pour récolter des fonds, puis on est parti deux semaines pour installer les panneaux et transmettre nos connaissances.
J’ai aussi participé aux Cordées de la Réussite, une expérience de tutorat enrichissante. Cela m’a permis de développer mes soft-skills et de me créer un réseau étudiant. Aujourd’hui, en tant que manager, je fais un peu de tutorat avec les juniors.
Loïc est une personne qui a su titrer partie de sa vie étudiante pour développer des compétences douces. Attaché à son île, il met a disposition ses compétences pour avoir un impact positif sur son environnement, comme il se l’étais promis un jour dans cette salle de classe.
Loïc se tient à votre disposition pour échanger plus en détails via notre plateforme UPVD Alumni.
