Interview alumni : Alric SIBIEUDE, Évaluateur agrée.
Portrait d'une Ancienne Étudiante de l’Université de Perpignan Via Domitia :
Alric SIBIEUDE
Diplômée en 2022 du Master Droit de l’immobilier et d’une Licence Droit Privé en 2020 de l’Université de Perpignan Via Domitia, est aujourd'hui Évaluateur agrée dans l’entreprise HPDG Associés Inc. à Montréal au Canada.
Voici son parcours inspirant et ses conseils pour les futurs diplômés.
Bonjour Alric, en quoi consiste votre métier ?
Je suis actuellement évaluateur agréé au Québec, un métier passionnant qui conjugue droit, analyse immobilière, et travail de terrain. Mon rôle principal est de formuler une opinion objective sur la valeur d’un bien immobilier à une date donnée dans des contextes très variés, que ce soit dans le cadre d’un financement, d’un litige, d’une expropriation ou encore de la gestion d’actifs.
Je me spécialise dans les contextes litigieux, notamment les dossiers d’expropriation. Dans ce type de cas, chaque partie peut faire appel à son propre expert, et lorsque le différend persiste, l’affaire peut se rendre devant les tribunaux. Les évaluateurs de chaque partie peuvent alors être appelés à témoigner devant le tribunal à titre d’expert.
Ce métier offre une grande variété : je collabore avec des entreprises, des particuliers, des institutions publiques et des municipalités, sur des actifs très divers – j’ai même eu l’occasion d’évaluer une île ! L’alternance entre visites terrain et analyses me stimule au quotidien.
Quel a été le processus pour obtenir ce titre au Québec?
L’accès à la profession est encadré et rigoureux. Après avoir obtenu l’équivalence de mes diplômes français, j’ai effectué un stage supervisé de 48 semaines, suivi d’examens pour intégrer l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec (OEAQ). Ce cadre structuré assure le sérieux et la compétence des professionnels. Contrairement à la France, ici, la profession est régie par un ordre professionnel, ce qui renforce la reconnaissance et la responsabilité de notre rôle.
Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?
Il faut avant tout faire preuve de rigueur et d’objectivité, et savoir résister aux tentatives d’influence de certaines parties. L’indépendance professionnelle est essentielle. Il est également important d’être à l’aise à l’oral comme à l’écrit, car la communication est au cœur du métier.
L’intelligence artificielle commence à se faire une place, notamment dans la rédaction ou l’automatisation de certaines tâches, mais elle ne remplace pas notre jugement professionnel. Il faut donc apprendre à l’utiliser comme un outil complémentaire.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?
La diversité ! Aucun jour ne se ressemble. Les biens changent, les interlocuteurs aussi. Même un même bien, évalué à deux moments différents, peut donner des résultats très différents. C’est un métier vivant, stimulant qui allie travail au bureau et terrain, tout en étant en permanence ancré dans les réalités économiques et sociales.
Quel est le plus gros challenge que vous rencontrez dans ce métier ?
L’évaluation de biens atypiques est toujours un défi technique, mais aussi intellectuel. Il faut savoir sortir des schémas de raisonnement classiques. Il y a également des moments de négociation ou de confrontation entre experts, parfois très animés. Enfin, garder son objectivité face à des clients très convaincus peut être un vrai test d’éthique professionnelle.
Pourquoi avoir choisi cette voie ? Quel a été votre parcours pour exercer à ce poste aujourd'hui ?
J’ai obtenu un bac S à Perpignan. Le droit est arrivé un peu par hasard, mais j’ai vite accroché. En licence, une intervention d’un enseignant, Sylvain Chatry, m’a fait découvrir le pôle Urbanisme et Immobilier de Narbonne et l’ouverture internationale du parcours avec des possibilités au Canada. J’ai été séduit par la combinaison entre droit, chiffres et enjeux immobiliers. J’ai donc poursuivi avec un Master 1 en Droit de l’Urbanisme et de l’Environnement, puis en Master 2 en Droit de l’Immobilier parcours Estimation des biens fonciers, et un DU en Expertise de Justice à l’UPVD en parallèle.
C’est grâce à une conférence d’un ancien étudiant, travaillant chez HPDG, que j’ai découvert les opportunités au Québec. J’ai ensuite décroché un stage de fin d’étude dans cette structure, puis un CDI. L’entreprise m’a accompagné à 100 % dans les démarches administratives et la formation pour obtenir mon titre d’évaluateur agrée en 2024.
Pourquoi avoir suivi ces formations à l'UPVD ? Que vous ont-elles apporté ?
L’UPVD m’a offert une formation complète et professionnalisante (1 an de stage sur les deux années de Master) avec une vraie ouverture à l’international. La licence m’a permis d’acquérir une solide méthodologie de travail, et le master a élargi mes compétences en croisant plusieurs disciplines : droit de l’environnement, urbanisme, immobilier….
Le campus de Narbonne est à taille humaine, ce qui facilite les liens avec les enseignants. La vie étudiante y est agréable, et la carte Acti City est un vrai plus !
Un conseil pour les futurs diplômés ?
Commencez dès maintenant à construire votre réseau : vos camarades de promotion seront peut-être vos futurs collaborateurs. Posez des questions aux professionnels, soyez curieux.
Faites également des stages dès que possible. Pour ce qui est de la mobilité internationale, cela demande de sortir de sa zone de confort, s’adapter, et être ouvert d’esprit. L’éloignement peut être difficile, mais il est aussi très enrichissant.
Une dernière anecdote ?
Je n’étais pas particulièrement engagé dans la vie associative universitaire. Lorsque je suis arrivé à Montréal je me suis inscrit dans une équipe de rugby. Le sport est un excellent moyen de se créer un nouveau cercle social, notamment à l’étranger !
Merci Alric pour ce témoignage inspirant ! Chaque année, HPDG accueille des stagiaires de l’UPVD, preuve que le réseau alumni est une vraie passerelle vers l’international !
Alric se tient à votre disposition pour échanger plus en détails via notre plateforme UPVD Alumni.
